• 21 : Ustensible

    dodotime



    Plus que cinq jours avant Noël, et quatre avant la veille de Noël. Ce décompte était important dans la tête de l'accordéoniste. Comme à chaque année, il aimait décompter ces derniers jours. Il voulait toujours offrir le meilleur de lui même dans cette période, pour que le public qui l'avait écouté se souvienne de lui. Et une fois que tout cela sera fini... Que fera-t-il ? Continuer à travailler pour payer son loyer, car sa retraite n'est pas suffisante ? Tout en essayant d'égayer la vie de son couple et de ses voisins avec l'aide de son accordéon.


    Peut lui importer. Le futur ? Il est loin devant lui. Aujourd'hui, il voulait penser au présent. Le savourer et en profiter.
    En tenant son instrument, il se rendit à nouveau dans le quartier. Le froid toujours intense laissa encore des plaques de verglas sur les trottoirs et les routes. Heureusement pour les riverains, des saleuses étaient passées dans les ruelles et avait dégelé une bonne partie des voies. Mais uniquement la route pour les automobilistes. Les piétons devaient encore subir les risques de fractures et d'entorses sur les voies piétonnes. Certains prirent le risque de descendre sur la route et de marcher sur un sol déneiger et dégeler. Les automobilistes râlèrent et klaxonnèrent contre ces derniers.


    Observant ce triste spectacle, le viel homme s'aperçu que de nombreuses manières, du bon sens et de la persévérence avaient disparut chez de nombreuses personnes. Beaucoup préférez la facilité et essayèrent de justifier leur geste en prétextant qu'il n'avait pas d'autre choix, que c'était la faute de l'autre. Quitte à accuser la victime d'être la cause de l'accident.
    Tandis que ce qu'il voyait le décevait, il s'aperçu qu'il restait encore quelques lueurs d'espoir. Surtout dans les yeux du petit Leo qui venait le chercher. Plus prudent que la veille, ce dernier ne courra pas pour se rendre en direction de Jean. Il se tenait fermement à la bordure afin de s'assurer de sa sécurité et de pourvoir rejoindre son maître.
    "Je vois que tu as retenu la leçon." sourit Jean quand son apprenti était à ses côtés.


    "Oui, je n'ai pas envie d'avoir mal à nouveau. Et puis maman était trés inquiète. Alors, je ne veux pas la voir pleurer, ou souffrir."

    avoua Leo un peu gêné.


    Jean frotta frénétiquement les cheveux du petit Leo avant de relever sa main. Il lui fit le plus beau sourire que le petit garçon eut pu voir et tous les deux se rendirent dans le quartier ou tout le monde l'attendait. Y compris la mère de Leo, Hélène, qui voulait s'assurer que son enfant ne s'était pas fait mal à nouveau. Heureuse de le voir en un seul morceau, elle laissa le petit garçon avec le musicien et les enfants du quartier qui attendaient impatiemment la nouvelle histoire.
    Jean prépara son instrument et se lança dans la narration de son histoire musicale.


    C'était non loin de Noël. Dans un pays proche de la France, l'Allemagne. La neige était tombée, le verglas avait eu aussi quelques effets sur certaines routes de ce pays. Mais tout cela ne dérangeait nullement les habitants qui avaient pris des précautions pour saler leur trottoir, les communauté lancèrent les salleuses pour éviter tout risque d'accident.


    Dans une petite maison, la chaleur d'un poële à bois s'étendait dans la pièce principale de la maison, le salon, tandis qu'une dame d'un certain âge, aux cheveux grisonnant, les yeux bleus encadrés par des petites lunettes rondes se prénomant Greta s'étaient mit au travail dans sa cuisine. Elle se devait de préparer le repas de la veille de Noël et du lendemain. Dans sa tête, de nombreuses recettes étaient prêtes. Mais quand elle devait se mettre au travail, elle se rendit compte que son âge était un frein pour de nombreuses activités. Quand elle devait fouetter des oeufs, avec un fouet manuel, elle senti une vive douleur dans son poignet. A de nombreuses répétitions, elle entendit l'articulation de l'os du poignet craquant à chaque tour de poignet. Quand elle passa au fouet électrique, c'était son épaule qu'elle avait mal. Car il fallait maintenir l'appareil qui provoquait aussi des vibrations dans le bras.


    Epuisée par ce genre d'appareil, elle devait faire appel à une voisine, plus jeune qu'elle. Elle avait l'âge de ses petits enfants, vingt ans. La jeunesse allait pouvoir l'aider à la composition et la préparation de son repas. Elle se nommait Olga et adorait cuisiner. Malheureusement, pour ce noël, elle n'avait personne à inviter. Ses parents étaient parti à l'étranger pour des affaires professionel. Son seul frère était médecin et devait travailler la veille et le jour de Noël, car il était le petit nouveau. Alors Olga se faisait un grand plaisir de venir aider sa voisine.


    Greta et Olga mirent toutes les deux leurs tabliers. Greta qui adorait la pâtisserie savait qu'elle aurait beaucoup de mal, surtout pour toutes les pâtes et glaçages réalisé avec les oeufs. Elle demanda à Olga de les préparer, en avouant qu'elle n'avait pas le tonus des jeunes.


    En entendant cela, se rappelant qu'elle avait prit quelques ustensibles elle demanda un instant à Greta, le temps qu'elle se mit à chercher un ustensible qui permettrait à Greta de continuer de réaliser ses pâtisseries sans douleurs.
    La jeune femme sorti un étrange fouet. Habituellement des grandes fines lignes de métal se rejoignent pour former un ovale que le poignet doit alors tourner. Mais cet ustensible avait aussi un long manche comme les fouets, peut être plus long. Il avait aussi les lignes fines du fouet habituel. Mais au lieu de former un ovale, cela ressembler à une petite boule à son extrémité. Et tout au bout, en dessous du rond fait de fines tiges de métal, se trouver un petit bout métalique.
    Olga le posa sur une table pour en faire une démonstration et quand elle appuya sur le manche, qui s'enfonça, le petit rond se mit à tourner.


    Etonnée dans un premier temps, intriguée, Greta douta de l'efficacité de ce nouvel ustensible, préférant de loin les anciennes techniques. Mais Olga lui fit essayer en versant les jaunes d'oeufs dans un bécher en plastique qu'elle avait. Puis elle demanda à Greta d'appuyer à de nombreuses reprises sur le nouveau fouet.


    La dame appuya alors, pendant quelques minutes. Elle s'aperçu rapidement qu'en effet l'outil se révéla plus utile qu'elle ne le croyait. En à peine deux minutes, elle obtenait la même consistance qu'une autre omellette qu'elle aurait réalisé avec un fouet classique. Elle paraissait même plus aérer, comme celle de la mère Poullarde.


    Surprise par ce fouet, elle demanda à sa voisine se qui pouvait être réaliser avec cet ustensible.
    Alors Olga prépara avec Greta une pâte à crêpes. La dame put être étonné que la recette fut rapidement terminé et qu'il n'y avait aucun grumeaux dans sa pate à crépe. Et puis elles s'essayèrent à quelques sauces. Même si la matière première était chaude,  le manche étant en plastique ne renvoya pas la chaleur dans les mains de la bonne dame qui put réaliser une sauce pour ses viandes et rotis. Même la casserole dans laquelle elle avait foueté n'était ni abîmer, ni rayé.
    Heureuse de ce coup de pouce inatendu, elle demanda à sa voisine de lui procurer le même modéle, et qu'elle lui payerait son prix pour l'avoir dans ses instruments.


    "Gardez-le, considérer cela comme un cadeau de Noël avant l'heure."

    sourit Olga.


    "Je ne peux pas, c'est à vous!!! Comment allez-vous cuisiner sans votre outils."

    demanda Greta embarassé.


    "Je vous l'offre avec plaisir. Et puis, je sais où retrouver cet instrument. Ce soir je n'ai personne à inviter, alors j'ai le temps d'aller en chercher un en attendant."

    répondit la jeune femme.
    Fière de cette jeune femme, Greta la prit dans les bras pour la remercier un millier de fois. Le repas était prêt pour toute la famille qui allait passer ce soir. Cependant, elle retena Olga un peu plus longtemps que prévu.


    "Comme vous n'avez personne chez vous ce soir, restez chez nous. Profiter de cet instant en famille!!! Vous êtes la bienvenu!! Je sais que cela est un peu rapide, que je n'aurais peut être rien à vous offrir mais..."

    explica la dame.
    Olga posa un doigt sur la bouche de son aîné avant de lui répondre.


    "Je serais heureuse de partager ce repas avec vous. Mais sachez que vous me ferait déjà un énorme cadeau en m'offrant tout ces mets que vous nous avez préparer."


    Et ainsi, les deux voisines profitèrent de la veille de Noël pour manger, discuter et s'amuser avec la famille de Greta qui accepta volontier la nouvelle venue, la remerciant d'avoir aider leur patriarche dans sa tâche dans la cuisine.

     

    A suivre...


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique