• Les messager de lumière

    Calendrier de l'avent-ure Jour 14

    Les messagers de lumière.

    (Songfics : Ville de lumière – Gold)

     

    Théo et les autres compagnons s'étaient séparés pour une courte durée. Les premiers à proposer cette retraite ont été B.O.B et Shinddha, qui semble-t-il, avaieent un lieu sain vers lequel se rendre. Laissant Grunlek et Théo ensemble avec Eden.

    Ils s'étaient promis de revenir d'ici une semaine devant la ville où ils étaient.

    Théo accepta la requête. En précisant que si d'ici une semaine ils n'étaient pas de retour, il viendrait les chercher par la peau des fesses.

    Sous cette exclamation, B.O.B lui sourit, tandis que Shinddha fila droit sans demander son reste.

    Le trio restant se reposait au milieu de la forêt, dans un campement monté à la va-vite. Grunlek s'était occupé d'allumer le brasier à la place du pyromage, tandis que Théo montait la garde en déballant les affaires pour se reposer.

    « D'après toi, que sont-ils partis faire ? »

    « Peut-être retrouver des proches. Il faut dire que nous sommes beaucoup sur la route. Alors… Ils peuvent demander de temps à autres de les revoir. J'espère seulement que B.O.B ne fera pas de catastrophe. »

    « À cause de sa part démoniaque ? »

    « Entre autres… »

    Un silence pesa entre les deux connaissances. Leur rappelant le temps où ils se sont rencontrés et avait commencé à former le groupe d'aventuriers. Le paladin et le nain s'étaient retrouvés quelques mois en duo avant de rencontrer Shinddha puis B.O.B.

    Mais même s'ils se connaissaient depuis si longtemps, il restait tout de même des mystères à révéler.

    Théo trouvait le silence pesant. Il avait pris l'habitude d'entendre les jérémiades du demi-diable. Ses plans foireux. Ses théories fumantes. Et son somnambulisme qui le prenait lors des tours de gardes.

    Sans comprendre vraiment pourquoi, Théo se mit à chanter tout en repensant à des moments du passé.

     

    Comme un diamant qui se pose, Aux branches de mes doigts

    Tu brillais chaque nuit devant moi

     

    Il se rappelait de son enfance. À l'époque où il habitait dans les quartiers de l'église de la lumière. Il était déjà orphelin de mère, dès sa naissance. Son père partait souvent en croisade pour répandre la justice. Il se rappelait qu'à l'époque, la lumière de cette ville apaisait l'esprit de l'enfant. Avec son précepteur Viktor, ils vivaient tranquillement. Combien de fois, enfant, il s'amusait le soir à plaquer sa main devant la fenêtre, comme pour attraper entre ses doigts les lumières. Il s'émerveillait des couleurs de ces lueurs qui l'entouraient et qui brillaient devant ses petits yeux de bambins.

     

    Ville de lumière

    J'ai besoin de toi

     

    Cette luminescence était devenue un besoin vital pour l'enfant. Il ne pouvait plus vivre dans l'ombre. Il voulait servir cet éclat qui poussait son père à partir loin de lui. De combattre des monstres et de faire régner l'ordre et la justice. Telle étaient les ambitions du jeune Théo.

     

    Mais tes murs de sables roses, Ont perdu leur éclat

    Sous les ombres noires des soldats

     

    L'éclat a cessé de luire dans ses petits yeux, le jour où des soldats sont venus l'accueillir dans sa maison familiale. Le jour, où encore pré-adolescent, il les vit tous alignés, en rang, le visage sombre. Certains avaient les yeux rouges. Des traces de larmes sur le visage. Théo était choqué de voir ces personnes habituellement fortes, incroyables, indestructibles, devenir aussi fragiles qu'une demoiselle en détresse.

    Au pied de la porte l'attendait Viktor. Le visage impassible. Celui-ci l'accueillait chez lui en disant :

    « Théo. J'ai quelque chose à t'annoncer. Entre mon enfant. »

    Le garçon de l'époque entendait dans l'intonation de la voix de son précepteur qu'une mauvaise nouvelle allait lui être annoncée. En entrant dans la demeure, l'odeur de l'encens lui chatouilla les narines. Un silence pesant. Et sur l'autel familial, le corps et l'armure de son père.

     

    Ville de lumière

    Qu'ont-ils fait de toi

     

    La boule au ventre. Un nœud dans la gorge, Théo observait le corps inerte de son père. Une grave blessure était visible. L'armure n'avait pas été suffisamment protectrice pour éviter le coup fatal pour cet homme. Cette personne que Théo ne voyait que très rarement. Qu'il pensait être invincible. Qu'il comprenait son départ pour de longues périodes.

    Il ne reviendrait pas cette fois.

    Les larmes couvrèrent les yeux du garçon, qui tentait de les contenir. Il se mordit la lèvre inférieure en espérant pouvoir cacher ses émotions.

    Le précepteur avait senti son désarroi et posé une main sur sa frêle épaule en lui annonçant la triste nouvelle. Ainsi que les dernières volontés de ce fabuleux guerrier.

     

    Ne plus pleurer, Rester là

    À se demander pourquoi

     

    Les larmes ont cessés de couler sur son visage, quand avec Viktor, ils avaient emménagé dans une autre ville. Loin de l'église de la lumière.

    L'enfant se posait toujours la même question : pourquoi n'avait-il pas le droit de devenir un paladin de la lumière ? Pourquoi ces volontés de la part de son patriarche ?

     

    N'exister, Que pour toi

    T'aimer jusqu'au dernier combat

     

    Cependant, l'âme et le cœur du jeune garçon étaient entièrement dévoués à cette lumière. Cette puissance dévastatrice et en même temps rassurante. Contre les volontés de son père et de son précepteur, Théo continuait à prier cette lumière. À l'aimer. À la chérir.

    Il se promettait intérieurement, qu'un jour il rejoindrait les ordres. Il en fit son serment. Il ne vivrait que pour la lumière.

     

    Sur tes pavés de poussière

    Et tes chemins de croix

     

    Les années avaient passées. Les routes étaient longues et sinueuses. Mais l'adolescent qu'était Théo ne se résignait pas à devenir un paladin de la lumière. Son précepteur lui enseignait toujours le maniement des armes. Non plus dans l'optique d'en faire un paladin. Uniquement pour qu'il sache se défendre, si nécessaire.

    Ils ne vivaient qu'à deux dans un coin reculé de tout lieu de culte de la lumière. Comme pour respecter la volonté du patriarche. Cependant, le petit Théo avait profité des absences de son professeur, pour se rendre non loin des paladins et des églises de lumières.

     

    Tes enfants ne jouent plus comme autrefois

    Ville de lumière

    J'ai besoin de toi

     

    Il observa en secret les attitudes de chacun. Retrouvant ses camarades de jeux. Qui n'étaient plus de simples enfants. Ils étaient devenus des adolescents forts. Prêt à combattre pour la lumière. Prêts à imposer leur puissance pour que règne la justice. Théo les enviait. Il aurait voulu être à leur place. Il priait intérieurement l'église de la lumière pour qu'elle lui vienne en aide.

    Hélas, personne ne l'écoute. Personne ne l'entend. Personne ne le comprend.

     

    Et dans ma prison de pierre

    Où je tremble et j'ai froid

     

    Il rentra bredouille dans son abri. Ou plutôt « sa prison » comme il aimait si bien dire. Certes, beaucoup d'enfants auraient voulu être à sa place. Son précepteur et lui avaient suffisamment de ressources pour vivre paisiblement. L'endroit habité n'était pas en proie à la guerre. Il y avait peu de brigands. Il était dans un coin tranquille et simple.

    Dans le cœur de l'adolescent, durant les longues soirées d'hiver, Théo ne se sentait pas à sa place. Refusant de se lier avec quiconque. Refusant de croiser le regard de Viktor, il s'enfermait dans sa chambre et passait beaucoup de temps à prier.

     

    Je sais... je ne te reverrai pas

    Ville de lumière

    Qu'ont-ils fait de moi

     

    Une prière muette. Une prière d'enfant innocent qui ne sait rien du monde. Une prière qui pouvait paraître inutile, car le jeune homme se sentait abandonné par tous. Seul au monde.

    Quelque part, c'est sûrement cette abnégation qui lui a valu d'être touché par la grâce divine. En ce soir d'hiver où il avait prié, sans attendre une réponse. Une sorte de grande aura l'avait bercé.

    Théo ne se rappelle que d'une douce chaleur et d'une belle lueur qui l'avaient enveloppé. Quelque chose qui lui fit comprendre de ne pas abandonner son rêve. De continuer à lutter contre les envies des autres. De n'écouter que son cœur.

    Tant pis s'il blesserait son père. Désolé à Viktor qui aura du mal à être pardonné.

    Il avait tracé le chemin. Il le suivrait.

     

    Ne plus pleurer

    Rester là

    À se demander pourquoi

     

    Il ne pleurerait plus. Il prendrait son destin en main, dès que l'occasion se présenterait. Théo continua à persévérer dans la voie de la lumière. Après cette fameuse nuit, il avait acquis un pouvoir de guérison. Un pouvoir qu'il exerça sur des jeunes animaux blessés au départ. Puis sur les villageois.

    L'adolescent avait appris que ce genre de pouvoir n'était réservé qu'à une petite quantité de paladins. Car la plupart se consacraient uniquement au combat ou à la protection, plutôt qu'au soin. Mais lui était d'une nature différente. Et la grâce l'avait touché.

     

    N'exister

    Que pour toi

    T'aimer jusqu'au dernier combat

     

    Dès lors qu'il avait l'âge. Dès qu'il avait rencontré ces paladins de la lumière, venant à sa recherche. Après avoir eu écho de son pouvoir. Théo partit. Sans laisser d'indice à Viktor. Sans lui signaler qu'il lui ferait trahir sa promesse.

    Il allait suivre la voie de la lumière qui l'avait vu naître, grandir, souffrir. Maintenant, il allait la servir.

    Fin.


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