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Par juliabaku le 21 Décembre 2012 à 17:51
22 : Vin
Le soleil brillait en cette journée d'hiver. Jean se régalait avec un succulent breuvage chaud avant de partir dans la ruelle qu'il aimait pour retrouver ceux à qui il offrait un petit concerto par jour. Une histoire qui les faisait rêver. Et cette fois, il voulu offrir une histoire qu'il avait entendu de la bouche d'une personne qu'il avait rencontré.
Tandis qu'il marchait dans la ruelle, qu'il arrivait en direction de Leo, que tout son matériel soit prêt, il se mit à jouer son accord puis chanta l'histoire raccontée à l'époque.
L'histoire permettait à chacun des auditeurs de retourner une cinquantaines d'années auparavant. Un jeune homme se prénommant Georges était entrain de travailler dans sa cuisine. Noël approchait et pour ce grand jour il accueillait sa future fiancée nommé Emilie. Elle avait un père sévère portant le prénom de Matthieu. Il était un cadre dans une grande entreprise dans le secteur de la communication audio-visuelle. Il avait donc l'habitude d'être reçu dans des grands restaurants pour conclure des contrats afin de passer le meilleur à la télévision et sur plusieurs chaîne de radio. Il avait élevé Emilie tout seul. Sa femme étant morte à la naissance de sa fille, il se jura de ne donner que le meilleur pour sa fille. Travaillant le plus possible pour elle, n'oubliant pas de revenir prendre du temps avec elle. Prendre des vacances avec sa fille pour ne pas oublier de se reposer avec elle, de lui faire découvrir le monde où elle vivait et élargir ses connaissances. Grâce à cela, aujourd'hui à ses vingt cinq ans, Emilie était devenue professeur dans une université dans le domaine de l'histoire de l'art et de l'architecture. Ses cours étaient trés intéressant et le père de famille était fier de sa fille. Mais hélas pour elle, il ne partageait pas le même bonheur de la voir avec cet homme.
Emilie avait connu Georges alors qu'il traînait dans la rue. Il était abandoné par ses parents à l'âge de 16 ans, car dans la famille il y avait des histoires d'héritage. Le père de famille avait eu plusieurs maîtresse et parmis elle, une était enceinte. Dés qu'elle mit Georges au monde elle s'enfuit de chez son amant laissant l'enfant seul avec son père. Et même s'il avait travaillé le mieux qu'il pouvait, qu'il avait tenté de réaliser tout se qu'on lui demander, même s'il savait qu'il n'héritait rien et qu'il devait protéger ses frères et soeurs au péril de sa vie, la mère des autres enfants héritant des biens du paternel ordonna un jour de renvoyer le jeune adolescent. Le père étant mourrant, Georges ne put donc nullement opposer de résistance. Il travaillait alors dans des bars pour servir différents alcool. Mais l'endroit n'était pas bien réputé. Et un jour, le propriétaire fut embarqué par la police ainsi que la pluspart des serveurs. L'un d'entre eux laissa partir Georges avant qu'il ne soit embarqué à son tour. Seul dans ses ruelles, sous des trombes d'eaux, il ne savait plus se qu'il pouvait faire. Son père étant mourrant, sa véritable mère dont il ne connaissait rien, sa belle-mère ne voulant plus de lui. Il était seul et était prêt à accepter n'importe quel travail pour aller manger et dormir dans une chambre pour quelques pièces.
C'était en ce jour qu'il rencontra Emilie qui sortait justement de son université. Elle était encore étudiante à cette époque. Elle n'avait que vingt ans, quatre années de différence. Cela n'effraya pas le jeune garçon qui demanda un petite pièce pour lui permettre de dormir quelques part.
"Désolé. Nous n'avons rien pour un misérable comme toi!!!"ricanèrent la plus part des étudiants. D'autres l'ignorèrent.
L'adolescent ne comprenait pas pourquoi la vie devait le punir de cette manière. Il avait pourtant tout fait pour satisfaire les désirs des adultes. Il n'était pas méchant, ni violent. Il ne s'était jamais révolter, même quand la situation était la plus difficile.
Et c'est à ce moment que Emilie s'approcha de lui pour tendre sa main vers lui, en souriant.
"Je n'ai pas d'argent, mais je loge dans un appartement. Tu veux venir dormir chez moi."
Etonné par cette proposition, le jeune adolescent accepta avec plaisir. Même si les autres étudiants prévenait la jeune fille de ne pas lui faire confiance, qu'il s'agissait surement un voyou, un moins que rien qui risquait de la voler ou pire encore. Les professeurs voulurent prévenir le père de famille, mais la jeune femme refusa tout cela, en disant qu'elle avait confiance en cette personne.
Une fois dans l'appartement, Emilie montra une chambre libre, et proposa qu'il s'installe le temps qui lui faudra.
"Tu étudie où ?"demanda-t-elle curieuse.
"Je...N'ai pas d'école."avoua-t-il avant de lui raconter toute son histoire.
Depuis ce temps, Emilie lui offrit différentes adresses pour qu'il puisse continuer ses études à faibles frais. Elle lui offrit le gîte et les repas, en échange ce dernier faisait le ménage et continuer d'étudier.
Aujourd'hui à ses vingt et un ans, Georges était devenu un jeune sommelier en apprentissage. Il se rappelait toujours de l'odeur du vin qu'il avait servi dans le bar où il avait été pendant quelque temps, de ce serveur qui lui avait sauvé la vie, en demandant au patron de l'embaucher et en le laissant fuir juste avant que la police ne l'arrête. Plus personne ne se souvenait de lui là bas. Et lui n'avait pas retrouver ce serveur qui l'avait aidé. Mais il n'avait jamais oublié le goût du vin qui lui avait fait découvrir et fait naître cette passion.
Ainsi, ce jour où il préparait les mets pour sa future fiancée et bienfaitrice, il se devait d'accorder chacun des plats avec les vins dont il connaissait. Mais il s'était promis de n'utiliser que ses propres ressources pour payer les mets et les vins qu'il allait chercher.
20H00 sonnait déjà, voilà que Matthieu en compagnie de sa fille Emilie arrivèrent. Georges les accueillit avec un grand sourire. Evidement Emilie lui répondit par un même sourire, tandis que Matthieu repoussa la main tendue par son futur beau-fils.
"Ne croyez pas que je vous donnerais ma fille aussi facilement."soupira le père de famille ne voyant qu'en lui un homme raté, abandonné, un moins que rien.
"PAPA!!!"s'écria Emilie quand elle entendit son père parler de cette manière.
"Vous me comprendrez peut être après ce repas. Ou sinon, nous prendrons le temps."
Puis le repas commença.
Georges proposa dans un premier temps des Toast avec du Foie gras sur un lit de confiture d'oignon qui apportait un petit goût sucré. Avec cela une mis un Sauterne de l'année dernière. Le père de famille regarda son gendre. Il goûta l'entrée avec son vin qu'il servit. Une minute après, Emilie fut la première à rompre le silence.
"C'est délicieux. Cet aspect sucré salé, avec ce vin qui rejoint le sucré de la confiture accompagnant le foie gras est délicieux. Pas vrai ?"sourit-elle innocemment en regardant son père qui posa le verre, n'ayant bu qu'une seule gorgée.
"Le foie gras est peut être de bonne qualité, comme la confiture. Mais en revanche, je savais que je ne pouvais pas compter sur vous pour associer un vin avec ce genre de nourriture. Il aurait vallu mettre un Sauterne d'il y a une dizaine d'année. Il aurait eu le temps de s'enrichir d'une qualité que vous ne connaissez pas encore. Vous n'êtes qu'un néophytes."
Emilie lança un regard noir envers son père. Mais Georges garda quand à lui le sourire.
"Je comprends votre point de vue. Mais pour ce soir, j'ai pensé conserver ce petit vin, qui n'a pas de grande valeur monétaire afin de vous proposer d'autre vins par la suite qui puisse titiller votre palais."
Reprenant un peu confiance, Emilie se calma, tandis que Georges ramena le plat. Il s'agissait d'un plateau de fruits de mers, avec des crevettes roses, crevettes grises, des huîtres, des crabes, du homar. Georges avait déjà décortiquées les crevettes qu'il avait arrangé à l'intérieur de la carapace du crabe, avec la chair de ce dernier au centre. Il avait par la suite mit à son côté la carapace du corps du homar tourné sur le dos pour mettre la chair à l'intérieur, afin que cette dernière soit facile à prendre. Enfin, tout autour des deux crustacés se trouvait des huîtres. Il avait mis sur une assiette à part du saumon sur un toast, avec sur le côté une sauce citroné et du beurre salé. Une tranche de citron était disposé non loin des crustacés
Puis il servit du Sancerre avec les crustacé.
"C'est original de mettre la chair du crabe et du homar dans leur carapace aprés les avoir décortiqué."sourit Emilie.
"Il est vrai qu'il est plus simple à manger. Mais je pense que la cuisson de vos crustacés ne soit pas encore au point. Je pense qu'il vous a manqué encore quelques notions. Par ailleurs, avec des huîtres il vaut mieux du Chablis plutôt que du Sancerre."
Emilie voulut se lever de table pour montrer son opposition à son père, mais une fois encore Georges arbora une étrange sourire.
"Je comprends votre mécontement. Il est vrai qu'on apprécie du Chablis avec des huîtres cuites. Mais je pensais qu'il serait préférable de boir ce petit Sancerre qui se marrie un peu mieux avec les crustacés."
Enfin, aprés un verre d'eau et avoir finit l'assiette, du moins seulement l'assiette de Emilie et de Georges, le futur marié alla chercher son dessert. Un dessert qu'il avait préparé avec beaucoup de passion et de bonheur. Il avait préparé une sorte de mille-feuille avec de la mousse au chocolat de quatre sorte différentes. Une première couche de biscuit sablé trés fin, puis une couche de chocolat blanc. La deuxième couche reposait à nouveau sur un biscuit sablé un peu plus épais, avec de la mousse au chocolat au lait. La troisième couche possédait de la meringue avec de la mousse à la praline. Et enfin la dernière couche était composé d'une mousse au chocolat noir puissant prit en sandwich avec deux génoise moelleuse.
Avec ce dernier il offrit un vin qu'il cacha son étiquette, il s'agissait d'un rouge possédant un parfums trés intense.
"Un rouge pour un dessert ?"demanda le père de famille voulant de nouveau rabaisser le jeune homme.
"Oui, Monsieur. Le dessert a été entièrement réalisé par mes soins. J'ai par ailleurs sélectionner un vin s'accordant avec ce dernier et aussi avec les sentiments que je porte pour votre fille. Dés que vous le boirez je pense que vous comprendrez mes émotions."
Le père fut plutôt surpris et surtout énervé qu'un homme puisse lui enlever sa fille avec un simple verre de vin. Quand il lui servit ce dernier dans le verre, le parfum emboma toute la pièce. Devant ses yeux, Matthieu eu l'impression qu'un jardin de fruits rouges et des fleurs s'épanouissait dans la piéce.
"C'est impossible..."pensa-t-il avant de mettre un morceau du dessert dans bouche. Il dégusta ce dernier et senti tout le travail qu'avait fourni Georges pour le réaliser. A la fois croquant, fondant, craquant et moelleux. Ayant plusieurs intensité de goûts. Du moins fort au plus fort. Puis il prit une gorgé de ce vin qui avait un parfum si gracieux. Et là brusquement, en fermant les yeux, il se revit partir une vingtaine d'année en arrière, quand il avait demandé la main à sa femme offrant lui aussi un gâteau au multiple goût de chocolat, avec aussi un dessert aux fruits rouges. Un bouquet à la main et une bague dans l'autre. Il revoyait le visage souriant de sa femme acceptant la requête de son mari.
"Comment...Quel est ce vin ?"demanda-t-il.
Georges ôta ce qui rentenait invisible l'étiquette montrant le nom : Echezeaux de la même année que celle du mariage des parents de cet homme.
"Je pensais que cela vous ferait plaisir un tel vin. Je savais que vous comprendrez le sens de ce dernier. Je désire réellement la rendre heureuse dans ce genre de paysage que je vois en ayant bu ce genre de vin une fois, je savais que vous entendrez la voix du vin."
Le père du s'avouer vaincu. Le vin et l'apprenti Sommelier avaient gagné la main de sa fille.A suivre...
Note de l'auteur :
Un remerciement particulier à mon père passionné par les vins qui m'a donné quelques références.
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